dimanche 24 février 2013

Librairies et Web social


Le milieu des librairies et le web social

Les librairies indépendantes. Pourquoi? Parce qu’en tant que future bibliothécaire, j’aurai une multitude de tâches à effectuer quotidiennement : animations, gestion, élagage, acquisitions, développement de collections, etc. Et qu’en plus des partenaires à l’interne, parmi lesquels se retrouvent les commis, les techniciens en documentation et les cadres, je ferai fort probablement affaire avec des librairies agréées pour acquérir le matériel désiré et augmenter le fonds documentaire. De là, ainsi que de ma passion pour la lecture, me vient l’intérêt de faire ce travail sur le milieu des librairies.

Cette analyse, que j’effectue dans le cadre du travail final d’un cours de la TÉLUQ, INF 6107 – Web social, visera à illustrer les changements que le Web social pourra apporter à un milieu, en l’occurrence celui des librairies. Pour ce faire, je débuterai par faire un portrait des librairies et des acteurs qui y évoluent, pour ensuite m’attarder aux changements déjà survenus, grâce au Web social mais aussi de manière plus générale, en terminant avec des pronostics sur les changements à venir à court, moyen et long terme. Ce travail visant à illustrer la situation des librairies de manière générale, je prendrai en compte tous les types de commerce, de la petite librairie à la grande surface en passant par la librairie indépendante. 

Les librairies : la situation présente

Débutons tout d’abord par identifier les principales catégories d’acteurs qui œuvrent dans les librairies ou qui entretiennent des relations avec ces dernières. Il s’agit des propriétaires, des libraires, des éditeurs, des distributeurs et, finalement, des clients. 

Au centre des librairies, derrière leur existence, se trouvent donc les propriétaires. Souvent libraires eux-mêmes, ils ont pour raison d’être la vente de livres. Parmi ceux-ci, mentionnons quelques types tels que romans, essais, bandes-dessinées et non-fiction. Pour vendre les dits livres, les propriétaires doivent entretenir des relations avec les éditeurs, qui leur fourniront les nouveautés ou d’anciennes publications qui viendront garnir leur fonds documentaire. Ils doivent aussi communiquer avec des distributeurs, lesquels ont pour tâche de distribuer les livres provenant des éditeurs jusqu’à leur librairie. Comme ils dédient une grande partie de leur temps à la gestion du budget et des employés, nous définirons leur rôle principal comme celui de gestionnaire. 

Les libraires, quant à eux, ont plutôt un rôle de conseil. Ils entretiennent des relations suivies avec leur clientèle en les conseillant, en servant d’intermédiaire, de médiateur, entre le livre et le client, mais leur rôle ne se limite pas à ça. Ils vont de plus organiser des activités pour mettre en valeur les livres, par exemple des clubs de lecture au sein desquels seront discutés certains livres ou auteurs, ou encore en invitant des auteurs à discuter de leurs œuvres. Ceci dit, le travail qu’ils font n’est pas qu’intellectuel. Ce sont eux qui vont défaire les boîtes de livres et les disposer dans le magasin. Leur travail est donc autant physique qu’intellectuel.

Les éditeurs, comme nous l’avons mentionné auparavant, ont comme rôle principal d’interagir avec les propriétaires pour faire connaître les livres qu’ils vont éditer afin qu’ils soient achetés par des librairies. Pour cela, ils vont entres autres avoir recours aux envois d’office, procédé par lequel ils reçoivent automatiquement, dès qu’ils paraissent, un nombre d'exemplaires déterminé de chaque nouveau titre de la part d’un éditeur. Les distributeurs, quant à eux, vont travailler de pairs surtout avec les éditeurs dans le but de livrer les livres de ces derniers dans les libraires qui en font l’acquisition. 

Finalement, on retrouve dans les libraires les clients. Ceux-ci peuvent être séparés en deux catégories principales : les clients individuels et les clients institutionnels. Les premiers viennent acheter pour leur consommation personnelle ou celle de gens qui leur sont proches, tandis que les clients institutionnels, comme leur nom indique, viennent en tant que membre d’une institution au nom de laquelle ils achètent. Les clients visitent les librairies parfois par curiosité, mais surtout dans l’optique de combler leur besoin de lecture, lequel peut être d’ordre récréationnel ou informationnel. On retrouve parmi eux les bibliothécaires, qui viennent acheter pour un lieu de travail ou encore pour plusieurs bibliothèques lorsque celles-ci sont organisées en réseau.

De manière plus schématisée, on retrouve ainsi deux catégories d’acteurs en librairies. Ceux qui veulent faire vendre leurs livres ou les distribuer, soit les propriétaires, les libraires et les éditeurs, et ceux qui viennent pour acheter, qui sont les clients. 

Communication

En matière de communication en librairies, il y a un peu de tout : communication formelle, informelle, verticale et horizontale. Entre les différentes catégories d’acteurs, on retrouve surtout des modes de communication formels. Ainsi, entre un éditeur et un distributeur, qui travaillent dans des lieux différents, la communication se fera d’abord et avant tout formelle par des canaux tels que le courriel, l’appel téléphonique ou l’occasionnelle rencontre en personne. Même lorsqu’il y a rencontre en personne, on parle de communication formelle puisqu’il s’agit normalement de rendez-vous prévu et non de rencontre spontanée. Le même cas de figure s’applique à la communication entre éditeur et libraire. 

Au sein de la librairie elle-même, on retrouve principalement une communication formelle de type verticale. Comme dans toute entreprise, les directives quant à la manière de fonctionner viennent de la direction et traversent les échelons hiérarchiques du haut vers le bas en passant par les chefs d’équipe ou de section, s’il y a lieu, jusqu’au libraire. Encore une fois l’échange se fera grâce au téléphone, au courriel, mais aussi grâce à la note de service. Il a aussi fort à parier que certaines grandes libraires possèdent un Intranet visant à échanger efficacement l’information. 

Entre membres d’une même catégorie, par exemple entre libraires, la communication se fait plutôt de manière informelle et horizontale. Dans un domaine où il est d’une importance stratégique d’offrir de bons conseils, ils ont tout intérêt à échanger de l’information lors de leurs quarts de travail mais, comme ils n’ont souvent pas de moment dédié à cet échange, il a typiquement lieu de manière informelle lors de ces périodes de travail, échange qui se fait de manière verbale. L’information peut venir d’un supérieur, mais elle s’échange plutôt entre personnes occupant des postes similaires.

L’échange entre libraires et propriétaires d’une part et clients de l’autre met en scène plusieurs modes de communications. En effet, pour répondre aux demandes des clients et pour leur transmettre de l’information sur les nouveautés, activités à venir ou renseignements de nature plus générale, les libraires et propriétaires vont procéder par téléphone et courriel, mais aussi sur place ainsi que par l’entremise de leur site Web, de leur blogue ou de leur présence sur les réseaux sociaux parmi lesquels les plus utilisés sont Facebook et Twitter.

Situation actuelle des librairies

Avant d’atteindre le 21e siècle, les librairies ont beaucoup évolué depuis les 50, voir même les 25 dernières années. Alors qu’on voyait auparavant la librairie typique comme un petit commerce de quartier où évoluait un propriétaire, souvent libraire, un vieux monsieur bourru qui vendait principalement des livres de fiction, de la littérature française et québécoise et de la poésie, cette représentation ne pourrait être plus loin de la majorité des librairies actuelles. De nos jours cohabitent deux formes de commerces principaux : la librairie indépendante et la grande surface. La première ressemble encore un peu à la librairie ancienne, du moins par son esprit d’indépendance, mais elle a beaucoup diversifié son offre, vendant maintenant autant littérature pour adulte que pour enfants, fiction et essai, livres de cuisine, poésie et bandes-dessinées pour ne nommer que ceux-là, et même parfois des articles de cuisine ou de papeterie. En fait de surface, il n’est point possible de généraliser, l’éventail allant de la petite librairie qu’on peine à reconnaître sur le trottoir à de gros joueurs comme Monet. Depuis quelques années font concurrence aux librairies indépendantes des grandes surfaces dont les porte-étendards sont Renaud-Bray et Archambault. Énormes, vendant un peu de tout, du livre à l’accessoire de yoga en passant par les films et allant à l’instrument de musique dans le cas de Renaud-Bray, ces deux géants offrent des prix souvent moindres que dans les librairies indépendantes et des services variés parmi lesquels des catalogues en ligne et un service de livraison plus que performants.

S’il n’en va pas de même pour ces grandes surfaces, les librairies indépendantes font aujourd’hui face à plusieurs défis : loyer élevés, marge de profits peu élevée et nombre toujours grandissant de nouveautés de la part des éditeurs. Sur papier, leur situation n’est pas facile ni enviable. Comment les aider à survivre et même, à grandir? C’est là qu’entrent en compte les réseaux sociaux. 

Plusieurs initiatives ont été mises sur pied depuis quelques années, lesquelles font usage d’une multitude de stratégies. Alors qu’avant une librairie se limitait à son espace physique, il n’en est plus de même aujourd’hui. Blogues, page Facebook, compte Twitter et classification participative à l’aide de mots-clés n’en sont que quelques exemples. 

Comme figure de proue de ce mouvement, mentionnons la librairie Monet. Spécialisée en littérature jeunesse et bandes-dessinées, Monet est une librairie indépendante qui fait un usage assez exhaustif des nouvelles possibilités qu’offre le Web 2.0. On retrouve ainsi sur son site Internet un blogue, œuvre de leurs libraires passionnés, qui traite de sujets multiples : critiques d’œuvres littéraires, rencontres d’auteurs, articles sur des thématiques tel que le Mois de l’Histoire des Noirs et j’en passe. Spécialisée dans la littérature jeunesse et la bande-dessinée, la librairie Monet possède également une page Facebook. Cette dernière lui sert à tenir ses lecteurs au courant de leurs nouveautés et critiques, mais contient aussi des liens vers des blogues amis ou encore des articles qui portent sur le monde de la lecture et de l’édition de manière plus générale. 


Grâce à ces options, les services offerts par les librairies ne le sont maintenant plus seulement sur place. Dans bien des cas, il n’est plus nécessaire de se déplacer en librairie pour obtenir la critique du dernier roman sorti ou la liste des nouveautés. Une visite sur le site et une multitude d’outils sont offert au lecteur. En plus du blogue et de la page Facebook, le troisième outil privilégié par plusieurs librairies est le compte Twitter. Encore une fois, Monet, en chef de file, possède un compte Twitter régulièrement mis à jour. En plus d’avertir ses abonnés des nouveautés sur son blogue ou site Internet, le compte Twitter sert à « re-twitter » des messages d’intérêt provenant de comptes auxquels la librairie est abonnée. 

Par l’intermédiaire du Web et, plus particulièrement, par l’entremise des fonctionnalités du Web 2.0 et de ses outils parmi lesquels nous mentionnerons le blogue et la présence sur les réseaux sociaux, arrivent plusieurs changements dans l’univers des librairies. Ceux-ci permettent entre autres l’accès à distance, l’interaction synchrone et asynchrone possibles à toute heure, la facilitation du contact entre intervenants, l’échange entre membres d’une même communauté et ainsi de suite. On assiste donc à l’émergence d’une tendance forte : la dématérialisation partielle des services en librairie qui deviennent accessibles non seulement sur place, mais aussi virtuellement. Que nous réserve donc l’avenir face à cette nouvelle tendance? Déclinera-t-elle? S’accentuera-t-elle? Et si oui, s’agira-t-il d’un mouvement fort? Qu’est-ce qui attend les librairies en matière de Web 2.0 dans la prochaine année, et dans un futur proche et lointain?

Année prochaine

À mon avis, la présence des librairies sur les réseaux sociaux ainsi que la dématérialisation de leurs services ne peut que continuer à s’accentuer. En effet, maintenant qu’elles ont commencé à offrir des services à distance aussi performants, il serait suicidaire pour elles de ne pas continuer dans la même veine. Il faut savoir que plus on offre à un client, plus il en veut! Alors hors de questions pour les librairies de ne pas développer encore plus avant. Mais qu’est-ce qui les pousse à agir ainsi? La concurrence! Depuis quelques années, l’apparition d’un géant du commerce électronique, Amazon, a complètement bouleversé les habitudes de consommation de par le monde. Alors qu’il fallait auparavant se déplacer pour acheter, du moins de manière générale, Amazon a innové en proposant un service de commande en ligne jumelé à une livraison à coût modique très performant, permettant à ses clients de recevoir dans le confort de leur foyer des produits de toute sorte, parmi lesquels les livres. Venait en plus des fonctionnalités inhérentes au Web 2.0, par exemple la possibilité pour les clients d’Amazon d’intégrer leurs critiques à la fiche d’un livre et, ainsi, de faire valoir leur opinion. Que pouvaient faire les librairies, elles qui vendaient sur place? Elles ont dû suivre la tendance. Les grandes librairies comme Archambault ou Renaud-Bray ont mis en place des catalogues de vente en ligne, ce qui ne fut pas le cas pour les petits commerce qui ont attendu plus longtemps avant de se regrouper et d’offrir le même de service grâce à des sites comme Rue des libraires. Sur ces catalogues en ligne, on retrouve principalement la composante Web social en cela qu’ils permettent aux usagers de laisser leur appréciation du livre en question, parfois à l’aide de critiques et parfois à l’aide d’une évaluation quantitative de type 1 à 5 étoiles, formant ainsi une communauté d’usagers qui s’aident les uns les autres à évaluer la pertinence d’un document. En plus des catalogues en ligne, les librairies, comme nous l’avons mentionné auparavant, se sont tournées vers la présence sur les réseaux sociaux pour faire connaître leurs services et se mettre en valeur. Il est pratiquement impensable pour une librairie, actuellement, de ne pas posséder cette présence en ligne, du moins si elle souhaite perdurer. À mon avis, le Web social ne peut que continuer à s’améliorer et aller de l’avant, et ce, dans tous les domaines. Alors qu’avant, le Web offrait la possibilité de parcourir l’information maintenant, avec le Web social, l’utilisateur créé ses propres contenus. Or, le lecteur est, comme tous les utilisateurs, plus prompt à vouloir s’engager et à faire sa marque, à partager avec ceux qui partagent des intérêts similaires aux siens. 

Cinq prochaines années

Je crois fermement que la tendance continuera à s’intensifier d’ici les 5 prochaines années. De manière générale, les composantes du Web social continuent à prendre une place encore plus grande, que l’on pense par exemple aux blogues dont le nombre ne cesse d’augmenter à très grande vitesse. Remarquez, cela n’est pas nécessairement positif puisque tous voulant s’exprimer, il est de plus en plus difficile de discriminer l’information pertinente et juste de celle qui ne l’est pas. 

Au sein du milieu des librairies, l’impact du Web social se fera surtout sentir par la présence accrue de critiques provenant des usagers. Alors qu’aujourd’hui, leur contribution se révèle surtout de manière quantitative sur le site des librairies, en grande partie grâce aux échelles de 1 à 5, il est plus que probable que les librairies voudront fournir à leurs collaborateurs une place plus grande et leur permettre d’écrire des critiques plus personnelles pour plusieurs raisons. Premièrement, parce que plus leurs clients s’impliquent, plus ils se sentiront membres de l’organisation avec pour double conséquence de leur faire dépenser plus, mais aussi d’assurer une certaine forte de loyauté plus forte de leur part. Deuxièmement, parce que les clients qui s’impliquent dans un commerce, par exemple en partageant les critiques qu’ils ont écrites, font énormément circuler l’information, ce qui permet de faire connaître le commerce. On peut définir ce concept comme celui des super-usagers. En échange de services comme le fait de fournir des critiques et évaluations, on donne un statut spécial à des usagers qui leur permet d’obtenir des avantages comme un article promotionnel, la reconnaissance de leur contribution en indiquant la provenance de celle-ci et en identifiant clairement l’individu ou encore un accès à des événements. Bien qu’on ne retrouve pas encore ce concept en librairies sous cette forme, du moins au meilleur de mes connaissances, cela ne devrait pas tarder. Il a tout pour plaire : l’exclusivité, la mise en valeur des usagers et la gratuité des produits promotionnels, trois techniques qui ont bien fait leur preuve en marketing. De manière plus générale, la présence sur les réseaux sociaux va aussi augmenter. Alors que la plupart des librairies possèdent aujourd’hui une page Facebook, un compte Twitter et un blogue, et ce, même parmi les librairies indépendantes, quelques librairies ne possèdent pas encore ces ressources. Or, si cette présence profite énormément aux commerces qui en font usage, son absence nuit forcément à ceux qui n’en disposent pas. Pour rester en affaires, même les plus petites librairies n’auront d’autre choix que de mettre sur place certains outils et de posséder au moins une page Facebook ou un compte Twitter, à défaut de bénéficier des ressources nécessaires à la mise en page d’un site Web développé avec blogue, permettant ainsi à leur clientèle d’obtenir une quantité significative de renseignements en ligne. 

Vingt prochaines années 

Et si on extrapole et qu’on imagine ce qui se passera dans 20 ans? Pour tout remettre en perspective, il suffit de se rappeler qu’il y a vingt ans, les ordinateurs étaient loin d’en mener aussi large qu’aujourd’hui! 1993, l’année du premier navigateur supportant le texte et les images, le tout avec des capacités de disque dur qui ne permettraient même pas d’héberger quelques-unes des chansons qui constituent aujourd’hui une part négligeable de tout ce que contiennent nos disques durs habituels. Disques durs qui peuvent aujourd’hui aller jusqu’à plusieurs téraoctets! Où en serons-nous alors dans vingt ans? Les changements apportés par le Web social seront certainement encore plus forts. Alors que se développent des appareils permettant d’accéder au Web de plus en plus petits et de plus en plus portables, certaines écoles commencent à exiger de leurs élèves qu’ils viennent équipés de tablette leur permettant un apprentissage directement lié aux nouvelles technologies. Si on continue dans la même veine, il est fort raisonnable de penser que les étudiants de demain, à tous les niveaux, posséderont des appareils portables qu’ils amèneront un peu partout avec eux. En fait, dans vingt ans et plus, il semble réaliste de penser que le Web social sera partout et qu’il touchera des gens de tout âge. Plus concrètement, pour les librairies, cela veut dire une dématérialisation plus accrue de leurs services. Alors qu’on retrouve aujourd’hui essentiellement des critiques écrites, la suite logique pour les libraires est de fournir des critiques sous forme de vidéo. Cela existe déjà, mais il ne s’agit pas encore de la norme pour les librairies. On garde donc la fonction conseil du libraire, mais sous une forme différente. Les énormes progrès dans le domaine de l’électronique durant les dernières années pousse à croire qu’il sera sûrement possible de pousser cette fonction conseil encore plus loin en permettant un contact à l’aide d’image holographiques entre le libraire, dans son magasin, et le client, dans le confort de son foyer ou ailleurs. Dans cette optique, le Web social devrait aller encore plus loin : les librairies offriront un accès privilégié aux utilisateurs enregistrés, et ce, même pour les plus petites d’entre elles. Accès qui permettraient entre autres choses des bonus similaires à ceux évoqués plus tôt : privilèges pour accéder plus tôt aux nouveautés et même, pourquoi pas, rabais en fonction du nombre de critiques écrites ou du nombre de partage des nouvelles émanant de la librairie sur les réseaux sociaux. 

Dans le futur, que ce soit dans les prochaines années ou dans un futur lointain, je suis convaincue que le Web social apportera des changements assez drastiques dans la manière dont les librairies seront gérées. En tant que commerce, elles n’ont pas le choix de rester compétitif et le Web social, avec ses qualités de partage et de démocratisation de l’information, reste un outil de choix pour se démarquer et attirer une forte clientèle.

Initiative - Activité B



Lorsque j’ai débuté ce travail, je ne savais vraiment pas quel type d’initiative monter. Je savais que je prendrais un sujet qui m’intéresse, c’était entendu, mais plus que ça, c’était l’incertitude. Devrais-je prendre un sujet dont on a déjà beaucoup parlé ou un truc plus obscur? J’ai finalement opté pour un sujet qui, même en recevant beaucoup d’attention, n’en recevrait jamais assez selon moi : l’exercice.
Une fois le sujet choisi, je me suis posé la question du médium : qu’est-ce qui retiendrait le plus efficacement l’attention? J’ai pris la décision de choisir le blogue, puisque c’est l’outil qui m’apparaissait le plus pertinent pour écrire des textes à la fois informatif et possédant une touche personnelle. Or, comment faire connaître ce blogue? Bien qu’il soit possible de trouver des liens vers le blogue à partir d’un moteur de recherche, encore faut-il pas mal de chance pour en arriver là lorsque le blogue démarre! 

Pour amener des visiteurs sur mon blogue, je n’avais dès lors d’autre choix que de mettre sur pied des initiatives. Mon choix s’est porté sur une page Facebook, un compte Twitter et des messages laissés sur des blogues portant sur le même sujet. Les trois initiatives visaient à faire connaître mon blogue à deux clientèles différentes. La première, c’était mes amis, que j’avais recrutés grâce à ma page personnelle, tandis que la deuxième, c’était des gens qui avaient pour intérêt l’exercice. 

En profitant de ma présence personnelle en ligne, j’ai mis en ligne sur mon compte Facebook un statut à double objectif : dans un premier temps, enjoindre mes amis à aimer la page Facebook de mon blogue et, dans un deuxième temps, visiter mon blogue. Ma première stratégie fut donc de créer une page Facebook pour pouvoir avertir mes lecteurs de la venue d’un nouvel article. 

Quant aux contacts, il me semblait un peu illusoire de contacter des gens de manière directe dans le cadre d’un tel travail, car qui voudrait répondre à une fille qui vient de partir un blogue pour un cours? Malheureusement, il est assez difficile d’entrer en contact avec les créateurs d’un blogue connu en affirmant vouloir créer des liens sans avoir nous-même un blogue assez populaire. J’ai donc décidé d’y aller autrement et de tenter de faire connaître mon blogue en écrivant des commentaires sur des sujets reliés comme ici et ici. Ce fut ma deuxième stratégie. Ma troisième stratégie a consisté a créer un compte Twitter. Pour cela, j’ai mis un lien vers mon blogue avec des mots-clés qui a permis d’attirer l’attention des gens qui s’intéressent à l’exercice et à faire en sorte qu’ils suivent mon compte Twitter à l’avenir et qu’ils consultent mon blogue. 

De manière assez évidente, la plupart des visites sur mon blogue provenaient d’Amérique du Nord. Compte tenu du fait que je savais pertinemment bien que mes amis étaient mes principaux visiteurs, cela ne m’a pas étonné. Même chose pour la troisième position qui revient aux visiteurs provenant du Japon, puisque j’avais aussi transmis le message à mes amis là-bas. Cela dit, je ne m’attendais pas à tant de visiteurs des États-Unis, mais cela me semble logique puisque mes participations dans les commentaires de blogue se faisaient sur des sites américains et que les mots-clés utilisés sur Twitter étaient en langue anglaise. Je ne peux par contre pas trop expliquer le nombre de visites provenant des autres pays, par exemple la Tunisie.

Au niveau des points d’origine des visiteurs, le grand gagnant est Facebook. Encore une fois, compte tenu du fait que j’avais profité de ma présence personnelle pour attirer l’attention sur mon initiative, cela ne m’a pas étonné. Les deux points d’origine suivants, qui sont le site du blogue lui-même, me semble logique puisque cela voudrait dire que les gens qui sont arrivés sur le site l’ont fait en entrant manuellement l’adresse. J’ai été surprise de constater que la 4e position revenait à Diigo, car je ne croyais pas que des étudiants du cours iraient visiter ce cours, mais c’est une agréable surprise. Les tendances au niveau des statistiques du point d’origine et du pays montrent donc principalement que la stratégie la plus effective pour rejoindre de nouveaux lecteurs est celle que j’ai mise en place grâce à ma présence personnelle et à ma page Facebook qui y était fortement liée. Il est cependant difficile de dire quelle stratégie a été la plus efficace entre mes commentaires sur des sites et mes statuts sur Twitter puisque les autres sites d’origine après Facebook sont celles du site lui-même. 





Comme je l’ai mentionné auparavant, le principal facteur qui a pu nuire à la visibilité de mon initiative est le fait que je venais de la débuter. La crédibilité est un facteur important dans la popularité d’un blogue et, lorsqu’on débute, on ne possède pas cette crédibilité. De plus, débuter veut dire être inconnu, ne pas posséder d’identité virtuelle, ce qui rend plus difficile le fait d’entrer en contact avec d’autres. Il est clair que, si j’avais déjà eu un blogue connu, même avec un faible nombre de participants, il m’aurait été beaucoup plus aisé de profiter de ce réseau et de la crédibilité que j’aurais eue pour rendre mon initiative plus visible. Maintenant que je regarde en arrière, je me rends compte aussi que le sujet que j’ai choisi était à double tranchant. Il était à la fois un facteur qui a aidé et un facteur qui a nuit. Comme il s’agit d’un sujet assez discuté, il y a beaucoup de gens qui tiennent des blogues ou qui s’intéressent au sujet, donc il est facile de trouver un bon bassin de contacts. Par contre, justement puisque c’est beaucoup discuté, beaucoup de gens ne vont pas trop s’intéresser à une nouvelle initiative de plus sauf si elle part avec un point de vue très original et particulier ce qui, malheureusement, n’était pas mon cas. Je crois donc qu’un facteur qui aurait pu rendre mon initiative plus visible aurait été de prendre un sujet rarement mis de l’avant. Si j’avais à recommencer, je saurais maintenant encore mieux à quel point un facteur est décisif dans le succès d’un blogue : la patience.

dimanche 6 janvier 2013

Filles et jeux vidéo

Avec ma colocataire, j'ai souvent des discussions très intéressantes. Aujourd'hui, le sujet principal était la place et la perception des filles dans les jeux vidéo. Le verdict auquel nous sommes arrivées est très déprimant, un peu du type « pitié, redonnez-moi espoir en l'humanité ».

En gros, on retrouve dans les jeux vidéo deux types de personnages principaux féminins : les pauvres demoiselles en détresse qui doivent être sauvées par le valeureux héros et les « strong warrior » qui trouvent tout de même le tour d'être habillées comme pour un bal masqué où le but est d'être le moins habillé possible. Bref, que de bons modèles pour les femmes! À ceci s'ajoute que, bien souvent, lorsqu'il n'y a qu'un seul personnage féminin, il s'agira évidemment de celui qui n'est pas trop violent, par exemple la guérisseuse. Il ne faudrait pas que ce soit la guerrière!

Preuves à l'appui, voici quelques extraits de superbes vidéos :

Ici Bayonetta, qui est disons très peu habillée et qui prend des poses « sexy » même quand elle tue.

Aussi, le « Bouncing Breast Mode » de Dead or Alive 1. Parce qu'on sait tous que le plus important dans un combat, pour une femme, ce sont ses seins!

Sorti il y a quelques années, Super Mario Galaxy 1 reprend le même modèle que ses prédécesseurs avec une princesse qui se fait kidnapper et que Mario doit sauver. 

Comme si aujourd'hui, les jeux vidéo étaient l'apanage des hommes et que créer des personnages féminins forts, dans des costumes appropriés au combat, n'était pas possible.

Car soyons réalistes : quelle femme, dans une situation réelle de combat, souhaite porter des petites culottes assorties à des bottes à talons haut? Aucune.


Culture geek et filles

En tant que « geek » avouée, je me pose régulièrement des questions sur la situations des filles au sein de cette culture, plus particulièrement lorsqu'il est question de réseaux sociaux. Ainsi, je suis récemment tombée sur un groupe Facebook dont le titre est Geeky Redheads, and their Supporters/Admirers. Or, que voit-on au sein de ce groupe? Des filles qui aiment être « geek », certes, mais qui semblent associer le fait de l'être à celui de poser en sous-vêtements sexy en tout temps. La photo de profi «l de la page l'illustre à merveille en mettant de l'avant une fille, dans une position soumise allongée et dont le haut du corps, nu, n'est recouvert que par les oreilles d'un pikachu.

Pitié.

Quand on me dit « Ah oui, j'aime bien la culture 'geek', elle est moins pire que les autres où on voit des pitounes trop bronzées devant des chars », je soupire. Non! Ce n'est pas moins pire ou mieux. On en reste encore à montrer des filles nues ou à moitié nues ou, plus globalement, à les dépeindre dans un contexte de désir. Tu veux appartenir à une culture? Soit. Mais tu ne seras pas l'équivalent du mâle. Non non non. Tu devras prendre la place de fantasme. On change l'auto de luxe pour un ordinateur, mais la pose et l'intention restent les même. Bravo.

On a du chemin à faire...

vendredi 4 janvier 2013

Les enfants et les jouets

Dans les dernières années, un concept qui m'a beaucoup fait réfléchir, en plus de l'identité sexuelle, est la construction de celle-ci. Alors qu'on naît garçon, ou fille, ou un peu des deux, comment grandit-on avec cette identité?

À mon avis, une composante importante au sein de cette problématique est le choix des jouets que l'on donne à nos enfants. Ainsi, il semble très normal pour la plupart des gens de donner des poupées aux petites filles et des camions aux petits garçons, se disant certainement que c'est ce qu'ils et elles préfèrent. Or, s'il en est ainsi, c'est bien justement parce qu'on les conditionne à apprécier certaines choses et à en détester d'autres. Si on dit aux petites filles qu'elles doivent aimer le rose, et ce, depuis leur naissance, alors forcément elles voudront des jouets rose, « parce que c'est pour les filles ». Donc, si une petite fille aime d'autres couleurs et n'apprécie pas jouer à la poupée, elle risque de rencontrer certains problèmes : incompréhension des parents, jugement des autres enfants et jouets inadaptés à ses besoins. La situation inverse est aussi vrai : honte au petit garçon qui a envie de jouer à la poupée! Ce n'est pas pour lui!

Récemment, une fille de 13 ans a ainsi mis en ligne une pétition pour forcer Hasbro, une compagnie productrice de jouets, à créer une version « neutre » de leur four pour enfants, auparavant seulement disponible en couleurs « pour filles », soit le rose et le mauve. Bien qu'étant une bonne avancée, cette décision reflète bien le pouvoir qu'on attribue aux couleurs. Pourquoi le petit garçon ne pourrait-il pas aimer le four rose ou mauve? Il convient de se questionner en profondeur sur les choix qu'on impose à nos enfant.

mercredi 2 janvier 2013

L'éthique particulière des hackers

Le code social des hackers? Totalement à l'encontre de la culture dominante actuelle.

Alors qu'on nous dit habituellement que le chef est celui qu'il faut écouter, les hackers croient que tous sont égaux. Et lorsqu'on évalue le mérite d'un individu, c'est plus souvent qu'autrement à coup de diplôme, de position sociale et de richesse, tandis que chez les hackers, on évalue en fonction de ce qui a été réalisé, peu importe que la personne évaluée en soit à ses premiers faits d'armes ou non. Surtout, surtout, ce qui reste à mon avis le plus différent, c'est le fait que les hackers sont en faveur de l'information libre et gratuite, donc accessible par tous en tout temps, alors que dans la culture dominante actuelle, on y va plutôt avec les brevets et la marchandisation, bref on est très jaloux de ce qui est « à nous ». Il n'y a qu'à constater les lois à l'encontre du piratage, par exemple, pour réaliser à quel point la réutilisation n'est pas favorisée.

Bref, pour moi, le code social des hackers est d'abord et avant tout un code égalitaire. Peu importe d'où tu viens, on t'accorde le même respect. Peu importe tes ressources, on ne te juge pas en conséquence. On considère que tout devrait être accessible et n'appartient à personne. Bref, les hackers sont totalement ouverts, dans leurs mentalités comme dans leurs pratiques!


mercredi 5 décembre 2012

Le japonais

Cette année, je me suis lancée dans une grande aventure : apprendre le japonais.

Depuis le temps que je voulais apprendre cette langue, il était temps que je m'y mette!

Qu'est-ce qui m'en avait empêchée avant? Je dirais surtout un manque de temps. Mais il faut parfois accepter qu'on aura jamais assez de temps pour faire tout ce qu'on veut, alors il faut prendre le temps, même si pour cela il faut gruger sur autre chose.

Donc, l'apprentissage du japonais, ça ressemble à quoi?

Il y a, on s'en doute, une bonne quantité de grammaire et d'orthographe. Ça, dans le cas du japonais, ce n'est pas trop difficile.  Par contre, là où ça devient difficile, c'est qu'il faut ajouter l'alphabet. Et pas n'importe lequel! En fait, le japonais s'appuie sur trois systèmes : les hiragana, les katakana et les kanjis.

Les hiraganas sont dédiés aux mots typiquement japonais, tandis que les katakanas sont utilisés pour les mots étrangers et les kanjis, quant à eux, proviennent du chinois et sont, en fait, des caractères ayant chacun une signification et une ou plusieurs prononciations.

Alors que les hiraganas et katakanas comprennent chacun environ 42 lettres, les kanjis se comptent par milliers. Et ils ne sont pas faciles à apprendre! Personnellement j'en connais seulement une cinquantaine. Quand j'ai entré en contact avec eux pour la première fois, mon cerveau comprenait mal. « Alors, il y a un dessin, lequel peut se prononcer de pleins de manières différentes et avoir plusieurs significations ?! ». Ça ne rentrait pas trop.

Mais c'est comme tout : en y mettant du temps et de la patience, on y arrive!

Maintenant, comme je suis au Japon, j'apprends encore mieux! À force de côtoyer des signes, on finit pas en comprendre quelques uns.

Le mieux en étant ici? Je suis beaucoup moins gênée de parler! Et je compte bien continuer en revenant à Montréal!